Peuple des forêts
Sinopsis illustré pour un film écologiste, forcené, déjanté et pas forcément nécessaire. Scénario à construire autour d’un individu ou d’un couple dont on suivra le parcours.
Au commencement des années 2030 – bien plus tôt que prévu par la communauté scientifique –, les catastrophes écologiques se succèdent à un rythme dramatique.
Pourtant, la société productiviste – expression ultime d’une philosophie humano-centrique multi-millénaire – semble indéboulonnable et continue sa route vers le précipice.
Face à cette incapacité à s’auto-réformer, un petit nombre d’individus se désolidarise fondamentalement de sa propre espèce.
Mais « on ne sort pas de l’humain avec des moyen humains »1. Changer d’espèce semble donc la seule solution aux yeux de ces jeunes jusqu’auboutistes.
Ça commence comme un jeu : faire semblant d’être un autre et – à force de ténacité – s’identifier à cet autre au point de le devenir. Voilà le plan d’action de ces jeunes gens.
Mais quelle sur quelle espèce animale leur choix portera-t-il ? Oublié le loup, le lion et autres espèces flatteuses. Ces symboles d’élégance, de beauté ou de majesté de sont pas de mise. S’identifier à une espèce méprisé, pataude, au raz du sol est bien plus apte à fustiger l’orgueil humain, et c’est ce qui compte. Hé ! Changer vraiment n’est pas seulement une partie de plaisir.
Les premières tentatives de mutation vers le vers de terre, le serpent et d’autres rampants n’aboutirent qu’à des échecs ; trop loin de l’humain et trop tôt sans doute… manque d’expérience.
Mais un jour, premier succès partiel avec le sanglier.
Pourquoi lui ? un air de famille peut-être, pas si loin de nous qu’il n’y parait, l’animal ! En tous cas, terre à terre à souhait.
C’est ainsi que parmi les quelques irréductibles à la recherche de leur sanglienerie intérieure et au bout de plusieurs années, l’un constate la mutation de son nez en groin, l’autre l’apparition d’une queue et ainsi de suite… Changements modestes sans doute mais significatifs !
Pour parvenir à leurs fin, les candidats au changement ne lésinent pas sur les moyens : costumes et masques faits main sont de la fête ; l’apprentissage de la marche à quatre pattes s’avère harassant ; les glands font une nourriture acceptable mais il en faut beaucoup et quel travail !… C’est la très rude école et, devant le peu de chances de réussite, la plupart abandonnent.
Vous ne parlez plus mais vous grognez ? Alors aucun retour en arrière n’est permis. Pour la première fois, des hommes et des femmes se retrouvent dans une position intermédiaire entre l’animal et l’humain. Mème si la mutation n’est jamais complète – aucun ne devient cent pour cent sanglier –, peut-être ce mi-chemin est-il suffisant pour la survie ?
Malgré la censure implacable pratiquée par les instances dirigeantes de la société, la nouvelle se répand peu à peu, entraînant de nombreuses nouvelles vocations.
L’an 2035 marque le début du grand exode : une gigantesque foule en route vers d’autres espèces.
Mais c’est une autre histoire…
À suivre ?
- Henri Michaux ↩︎
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